Train de munitions
Laissons un des acteurs, M.Maurice Princet, nous raconter l' histoire
:
"Le dimanche 10 septembre 1944, pendant la grand messe de 10 h un officier
allemand remonte l’allée centrale de l’église du Sacré Cœur.
Le curé Tattevin interrompt l’office, s’entretient quelques
instants avec lui et le conduit à l’ambon. L’officier annonce
qu’un train de munitions et d’explosifs est bloqué entre
la gare de Porte neuve et le pont d’Epirey (manque de locomotive)
et doit sauter dans la journée, provoquant sans doute de gros dégâts
dans le quartier et surtout à l’église toute proche (vitraux).
Il invite la population à rester dans les caves, à ouvrir les fenêtres
et à décrocher les lustres dans les maisons. Par contre, si des volontaires
veulent éloigner le train, ils le peuvent.
A cet appel, relayé par notre curé, la nouvelle se répand vite et de
nombreux habitants se retrouvent autour du train.
Il y a plusieurs rampes à passer vers le pont d’Epirey et le long
de la route de Ruffey qui, pour être faibles n’en sont pas moins
épouvantables, quant il faut, à bras d’hommes, les franchir wagon
par wagon jusqu’à l’autre côté de la petite butte qui séparent
les deux communes.
Un à un, les wagons sont poussés jusqu’à cette dépression, en
passant derrière les usines Petolat.
A 12 h , 2 avions de chasse anglais survolent plusieurs fois cette étrange
manœuvre. Tout le monde se retrouve dans les fossés.
Vers 15 h tous les wagons ont été déplacés.
A 18 h (*) les allemands font sauter le train. Les déflagrations font
trembler les maisons. Certains éclats d’obus ont été propulsés
jusqu’au parc de la Colombière, mais aucun dégât dans la quartier".
Avant cet épisode les habitant du quartier de Porte Neuve avait déjà poussé les wagons depuis la gare de Porte neuve. Grâce à toutes ces personnes plusieurs bâtiments ont été épargnés notamment : la gare de Porte neuve, l'église du Sacré Cœur et les usines Petolat de l'avenue de Stalingrad
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